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Cession d’Entreprise : Enjeux Juridiques et Impacts pour les Salariés

Affaires - Affaires, Sociétés, Commercial
Civil - Bien et patrimoine
04/03/2025

La cession d’une entreprise soulève des questions essentielles en droit du travail et en droit des sociétés. Qu’il s’agisse d’une vente de fonds de commerce ou de titres (parts sociales, actions), cette opération implique des obligations légales strictes pour garantir la protection des salariés et assurer la conformité juridique.

1. Conséquences pour les contrats de travail

L’Article L. 1224-1 du Code du travail prévoit que lorsque la cession concerne une entité économique autonome conservant son identité, les contrats de travail en cours sont automatiquement transférés au repreneur.

  • Maintien des contrats de travail sans nécessité d’un nouvel accord des salariés.
  • Conservation des droits acquis (ancienneté, rémunération, primes).
  • Respect des accords collectifs en vigueur avant la cession.

2. Obligations d’information et consultation des salariés

L’employeur doit respecter une procédure d’information des salariés et de consultation des représentants du personnel.

  • Pour les entreprises de plus de 50 salariés, le Comité Social et Économique (CSE) doit être consulté avant la vente.
  • Dans les entreprises de moins de 250 salariés, la loi Macron impose d’informer les salariés au préalable, leur permettant éventuellement de présenter une offre de reprise.
  • Le non-respect de cette obligation peut entraîner des sanctions financières.

3. Licenciements et restructuration après la cession

Un rachat ne justifie pas, en soi, des licenciements économiques. Cependant, en cas de restructuration, l’employeur doit :

  • Motiver la suppression de postes par des raisons économiques réelles et sérieuses.
  • Respecter les procédures légales : consultation du CSE, recherche de reclassement, indemnités prévues par le Code du travail.
  • Élaborer un Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) si plusieurs licenciements sont envisagés.

4. Responsabilité du cédant et du repreneur

Lors de la vente, plusieurs aspects doivent être anticipés :

  • Garanties d’actif et de passif pour couvrir d’éventuelles dettes sociales ou litiges en cours.
  • Audit social pour évaluer les obligations envers les salariés (primes, litiges, contrats précaires).
  • Engagements du repreneur concernant le maintien de l’activité et des emplois.

Conclusion

La cession d’entreprise ne se limite pas à un simple transfert de propriété : elle engage des responsabilités juridiques importantes. Une préparation rigoureuse, une transparence vis-à-vis des salariés et une anticipation des obligations sociales sont essentielles pour sécuriser l’opération.